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Alain Beretz : « Il n'y aura pas de "Principauté de Monaco" de l'excellence à l'Université de Strasbourg »

L'Idex et ses conséquences concrètes sur la vie de la communauté universitaire, l'élaboration du projet d'établissement pour 2013-2017 et le rapprochement avec l'UHA : Alain Beretz, président de l'Unistra, fait le tour des principaux dossiers de cette année universitaire qui commence...

Juste avant l'été, nous avons appris que l'Université de Strasbourg avait décroché l'Idex. Il est clair que c'est une bonne nouvelle, une vraie reconnaissance. Mais, très concrètement, qu'est-ce que ça va changer pour la communauté universitaire strasbourgeoise ?
Alain Beretz :
D'abord, nous allons bénéficier de moyens financiers accrus. Pour l'instant, on en ignore le montant exact, mais, nous pouvons l'évaluer à une trentaine de millions d'euros chaque année environ, versés pendant une très longue période. 30 millions, ce n'est pas non plus une somme colossale au regard du budget de l'Unistra et de ses partenaires, le CNRS et l'Inserm, puisque l'addition de ces budgets dépasse les 600 millions d'euros. Mais ce qui est intéressant pour l'université, c'est la permanence de ce revenu dans le temps, qui permet une planification à long terme, contrairement à toutes les subventions qui ne sont que ponctuelles, sur une ou plusieurs années, que nous recevons pour tel et tel projet. Maintenant, il est clair qu'il ne faut pas que l'État nous reprenne d'une main ce qu'il nous a donné de l'autre. D'ailleurs, les trois campus lauréats de l'Idex demandent instamment que l'État maintienne leurs budgets. Car l'Idex ne peut être une rallonge budgétaire... Son rôle va bien au-delà : il est de stimuler la communauté universitaire, de l'encourager  à innover dans tous ses domaines de compétences et de financer ces innovations. En recherche, bien sûr, mais aussi en formation. Notre projet d'Idex, je le rappelle, prévoit de consacrer 40% des fonds obtenus à la formation. C'est une conviction forte pour moi : pas de recherche sans formation, ni de formation sans recherche. C'est l'essence même de l'université.

L'obtention de l'Idex impacte-t-elle la construction du projet d'établissement, qui est en cours et servira de base au contrat quinquennal signé avec l'État (2013-2017) ?

AB
. Bien entendu ! L'Idex nous a été accordée sur une ambition stratégique, pas sur un devis de projets à réaliser. Cette stratégie porte le projet d'établissement qui est en cours d'élaboration. Parce que cette démarche d'excellence ne concerne pas une sorte de « Principauté de Monaco », un supercampus dans le campus, elle doit toucher chacun d'entre nous. Le pire scénario consisterait à créer un monde à deux vitesses dans notre université. C'est vraiment quelque chose que je veux éviter ! Je vous donne un exemple de l'impact de l'Idex dans l'élaboration du projet d'établissement : son volet « formation » prévoit d'améliorer de manière sensible la pédagogie dans nos différentes formations. La pédagogie doit devenir plus personnalisée, plus en phase avec les besoins de;chaque étudiant. Idex ou pas, c'est notre projet. Mais grâce à l'Idex, nous aurons les moyens de financer la création d'une « maison de la pédagogie », qui aura pour mission de former nos enseignants, de les soutenir s'ils rencontrent des difficultés dans la transmission de leurs savoirs, et aussi de développer la recherche en innovation pédagogique. C'est quand-même un plus !

Enfin, le processus de rapprochement avec l'UHA a été lancé officiellement lancé au printemps dernier, où en sommes-nous aujourd'hui ?
AB.
Nous sommes maintenant en phase opérationnelle. Nous travaillons avec nos collègues haut-rhinois à la rédaction de la convention de rattachement. Nous avançons, ensemble, dans la recherche des intérêts réciproques et des plus-values qu'apportera ce rapprochement. Il reste du chemin à faire. Personnellement, je porte une vision stratégique pour ce projet. Le rapprochement doit aller bien au-delà d'une simple procédure technique. Il nous faut construire une ambition commune.

Propos recueillis par Caroline Laplane

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L'Unistra et le Crous, experts ès solidarité

© SERTIT 2011

Si au quotidien, Agnès Walser-Luchesi, chargée de mission pour l'Université de Strasbourg (Unistra), et le Crous travaillent à l'unisson pour améliorer les conditions de vie des étudiants strasbourgeois, ils ont développé depuis peu une certaine expérience pour venir en aide aux étudiants touchés par des catastrophes dans leur pays.

« À l'époque du séisme à l'Aquila en Italie au printemps 2009, nous n'étions pas du tout prêts », confie Agnès Walser-Luchesi, chargée de mission « Relations Unistra-Crous » auprès de la vice-présidente Formations initiale et continue. Si d'ordinaire, l'Unistra et le Crous ont pour mission de soutenir les étudiants en difficultés, la tâche a été plus ardue lorsqu'il a fallu accueillir un contingent d'étudiants italiens touchés par la catastrophe. « Nous avons dû réserver des logements, explique Nicolas Gsell, responsable de la division "Vie de l'étudiant" du Crous, comme nous étions en juin, beaucoup de chambres avaient été libérées ». C'est pour la partie administrative et scolarité que les choses se sont corsées. « Nous étions effectivement en juin, cela a été vraiment chaotique », se souvient Agnès Walser-Luchesi.
Le plus difficile pour organiser une telle action : identifier et regrouper tous les interlocuteurs capables de répondre aux besoins de ces étudiants. « Lorsqu'il y a eu le séisme en Haïti en janvier 2010, nous avons établi des contacts avec différentes institutions et sollicité divers services de l'Université de Strasbourg », explique Agnès Walser-Luchesi. Ces derniers ont répondu favorablement et ont fortement contribué à la réussite des opérations. Le Crous a proposé un soutien financier et psychologique aux étudiants haïtiens de Strasbourg, repérés au préalable via la base de données de l'Unistra et l'association Hibiscus. « C'était la phase de l'action de solidarité la plus rapide et la plus urgente », confie Nicolas Gsell. Mais l'Unistra et le Crous ont tenu, pour Haïti, à inscrire cette aide sur le long terme aussi.

"Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues"

L'Université de Strasbourg s'est en effet engagée, dans le cadre du consortium national d'aide aux établissements haïtiens, à accueillir quelques étudiants en master pour remédier au manque de formateurs sur place.
« Pour le Japon, la situation était très différente suite au séisme du 11 mars. C'était une autre forme d'urgence puisque nous étions plus préoccupés par le côté sanitaire. Par ailleurs les publics étaient différents », confie Agnès Walser-Luchesi. L'Unistra est partenaire d'une vingtaine d'universités de l'archipel ; au moment du séisme 26 étudiants et un enseignant étaient sur place. « Lorsque nous les avons contactés pour les informer sur le risque sanitaire et les orienter vers les avions et navettes disponibles pour rentrer, beaucoup n'étaient pas conscients de la dangerosité de la situation », confie Nicolas Gsell. L'Unistra et le Crous expliquent être venus en aide surtout aux Français sur place plutôt qu'aux Japonais. « Nous n'avons pas du tout été sollicités par les Japonais, affirme Nicolas Gsell du Crous, mais cela s'explique par un effet culturel très marqué, ce n'est pas dans leurs coutumes de se confier ».
L'important dans chacune des ces situations a été de prendre en compte les caractéristiques de chacun. « Il faut aussi être très réactif et organisé, confie AgnèsWalser-Luchesi. Une fois les interlocuteurs réunis, il est facile de piloter des personnes volontaires, disponibles et à l'écoute ». Et d'insister : « Dans ces situations, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues ».

Floriane Andrey

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15 doctorants japonais à l’Université de Strasbourg

Une summer school réunissant doctorants français et japonais se tient depuis plusieurs étés à Tokyo. Suite à la série de catastrophes qui a frappé le Japon au printemps dernier, le sens de l'échange s'est inversé pour l'édition 2011.

15 doctorants japonais et 18 strasbourgeois ont participé, du 30 août au 1er septembre dernier, à une école d'été intitulée Biologie aux interfaces avec la chimie et la physique. Outre des échanges scientifiques, cette rencontre a permis aux doctorants japonais de visiter plusieurs laboratoires de l'Université de Strasbourg (Unistra) et de faire un peu de tourisme en Alsace et à Paris. Cette summer school se tient depuis 3 ans au Tokyo Institute of Technology (TIT) qui a accueilli chaque année trois doctorants strasbourgeois invités, tous frais payés, dans le cadre d'un programme global de centres d'excellence (GCOE). Ce dispositif finance à la fois des programmes de recherche et la formation des doctorants japonais. « En mars dernier, quand il a été question de reconduire l'opération, le séisme au Japon venait d'avoir lieu, nous avons pensé qu'il était plus opportun d'inverser le sens de l'échange en organisant la summer school ici », explique Catherine Florentz, directrice de l'École doctorale (ED) des Sciences de la vie et de la santé. C'est ainsi que, soutenues par la vice-présidence Recherche et formation doctorale et le collège des ED, les ED Vie et santé, Physique et chimie-physique, et Sciences chimiques, ont co-organisé la manifestation et pris en charge l'accueil à Strasbourg des 15 doctorants du TIT. Leurs billets d'avion entre Tokyo et Strasbourg ont été financés grâce au budget du GCOE prévu initialement pour accueillir les doctorants français.

Une priorité : communiquer !

« Une trentaine d'entre nous souhaitaient venir en France, mais notre budget limitait à 15 les membres de l'expédition, explique Shuntaro Takahashi, professeur assistant, accompagnant les doctorants du TIT invités à l'Unistra. La sélection s'est faite surtout sur la motivation des doctorants à échanger avec les jeunes chercheurs français, à communiquer ». Il souligne d'ailleurs la qualité des échanges scientifiques pendant la summer school, s'est passionné pour la visite des labos et estime qu'il repart avec plein de nouvelles idées pour son travail. Une expérience toute positive, donc, qui offre aussi une pause à ces jeunes chercheurs dont le quotidien a été bousculé et reste impacté par le séisme et ses conséquences. « C'est sûr, la vie quotidienne à Tokyo n'est pas revenue à la normale, témoigne-t-il. La principale difficulté concerne la pénurie d'électricité. Nous avons dû nous organiser pour partager les ressources, fermer les labos à tour de rôle cet été pour économiser la climatisation, utiliser un ascenseur sur 3, etc. Ce qui est bien, c'est qu'on fait tous des efforts pour aider le pays, dans un vraie démarche de solidarité ». De son côté, comme l'a rappelé le président Alain Beretz lors de l'accueil des doctorants, l'Université de Strasbourg inscrit l'organisation de cette école d'été non seulement dans une démarche de solidarité, mais également dans son partenariat au long cours avec les universités japonaises. L'ensemble des doctorants a été ravi de découvrir la Maison universitaire France-Japon lors d'une réception en leur honneur.

Caroline Laplane

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Un lifting pour L'Actu

Aujourd'hui, vous découvrez la nouvelle version du journal électronique interne de l'Université de Strasbourg, L'Actu. Cette version  propose, non pas une révolution, mais une évolution de l'existant vers plus de convivialité (on l'espère !).

La nouvelle version de L'Actu s'est construite à la suite de l'évaluation du support, menée de mars à octobre 2010. Nous avons donc essayé, du mieux qu'il est possible, de répondre aux aspirations exprimées par certains lecteurs pendant cette évaluation, à savoir, en très résumé : améliorer l'attractivité de L'Actu, sa lisibilité, son confort de navigation (pour la forme), donner plus de place à l'humain, améliorer la transversalité (dans les rubriques, les sujets), lui donner un ton un peu moins sérieux, un peu moins technique (pour le fond).
Très concrètement, cette évolution se traduit par un nouveau look de la maquette : la Une est « resserrée » afin de permettre de prendre connaissance d'un seul coup d'œil des 12-15 informations les plus importantes de la quinzaine, le nombre d'« entrées », qui y figurent a été limité afin d'éviter un effet d'éparpillement qui nuit à la lisibilité, le camaïeu de bleu a été affiné, les titres ne sont plus soulignés, tandis que l'ensemble des blocs qui forment la Une est cliquable pour permettre d'accéder le plus facilement possible à l'info qui vous intéresse. Enfin, un espace « images » a été créé sur la Une, pour accueillir photos, diaporamas (visite de Laurent Wauquiez dans ce numéro), vidéos ou encore, un dessin de presse, clin d'œil adressé à nos lecteurs, à l'instar de celui qui illustre cet article aujourd'hui...

Plus court, plus dense, plus clair

Dans les pages intérieures, le sommaire a été retravaillé, les titres de rubriques apparaissent dorénavant dans chaque barre de séparation (ainsi, on sait toujours dans quelle rubrique on est, même tout à fait en bas de page). L'espace à droite de la page reprend une partie des informations de la Une, pour permettre un accès rapide. À remarquer également : d'ici quelques semaines, les pages pourront être partagées d'un clic sur Facebook et Twitter.
Sur le fond, le nombre de rubriques a été sensiblement réduit, notamment pour répondre à une aspiration des lecteurs à un affichage plus transversal des informations (une manière d'amener chacun à s'intéresser au travail des autres). Par ailleurs, les formats de textes seront désormais limités dans l'espace, la remarque nous ayant souvent été faite que les articles étaient souvent trop longs, surtout pour un support numérique. De plus, afin de faire progresser « la part des hommes » dans L'Actu, nous proposerons régulièrement à la lecture, de petits portraits de personnels et/ou d'étudiants, croqués non pas dans leur vie professionnelle ou d'étudiant, mais sur leurs passions. Enfin, l'agenda de L'Actu a été supprimé (l'idée même d'un agenda ne colle pas bien avec la périodicité du support), au profit de l'agenda du site web, dans lequel il est possible de publier les informations au fil de l'eau.
Cette nouvelle version a été élaborée conjointement par les pôles « éditorial » et « web » du Service communication de l'Unistra. N'hésitez pas à réagir à cet Actu, nouvelle formule, en écrivant à : lactu@unistra.fr

Caroline Laplane
Rédactrice en chef de L'Actu