Focus

Triplement européenne

Notre grand voisin, l’Allemagne, fête les 30 ans de sa réunification. Le 3 octobre 1990, RFA et RDA disparurent, pour faire naître l’Allemagne réunifiée. Cet événement majeur de l’après Seconde Guerre mondiale est encore présent dans l’esprit de beaucoup d’entre nous qui l’avons vécu en direct devant les postes de télévision ou l’oreille vissée sur les postes de radio. Mais pour nos étudiants, cet événement a eu lieu avant leur naissance ! Il est donc historique dans les deux sens du terme. L’occasion pour nous, les anciens, de leur dire à quel point cette réunification est une leçon encore très actuelle. C’est que l’histoire ne s’écrit pas toujours comme on pense, et ce que l’on croit figé pour des siècles peut, brusquement, éclater sous la volonté des peuples de dire non à la fatalité des murs, des miradors et des idéologies. Quelles que soient les nostalgies, celles de l’Ouest ou de l’Est, quels que soient les ratés, cet événement a fait de notre voisine, l’Allemagne, un pays regardé et écouté. Même si nos modèles, nos histoires et nos mentalités sont différents, c’est, dans la construction européenne, le couple franco-allemand qui détermine la météo de l’Europe. N’en va-t-il pas de même pour les relations entre les universités des deux rives du Rhin ? Eucor, EPICUR, l’Université franco-allemande : autant de ponts jetés et de mobilités possibles. Au sein de ces deux alliances, nos voisines de Karlsruhe (KIT) et de Freiburg im Breisgau se révèlent, à l’épreuve du temps, des universités sœurs fidèles. Et la réunification de l’Allemagne a jeté plus loin à l’Est encore les bases d’une grande histoire franco-allemande. Triplement européenne, en raison de la présence des institutions communautaires, de sa participation à Eucor et de son leadership d’EPICUR, l’Université de Strasbourg sera toujours première à répondre présent à la volonté de construction partagée de l’espace universitaire et scientifique franco-allemand au cœur de l’Europe. L’histoire n’est jamais écrite d’avance. Merci à nos voisins allemands de nous avoir démontré cela, il y a trente ans, par le soulèvement populaire et pacifique qui a abattu le mur de Berlin. Avec les pierres de cette ruine hideuse, des ponts ont été construits. Pour ceux qui ont été témoins de cet événement c’est un heureux devoir que de rappeler aux plus jeunes cette belle et forte leçon de l’histoire. Alors bon anniversaire à nos « cousins Germains ». Herzliche Glückwünsche !

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