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Parution de deux nouveaux ouvrages publiés avec le soutien de l’UMR 7363 Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Sage)

« Venezuela, la révolution bolivarienne 20 ans après », sous la direction de Olga Stella Garzon, Mathilde Sallerin et Enrique Uribe Carreño

La Patrie est déjà très loin pour les 4,5 millions de Vénézuéliens qui, selon l'ONU, ont quitté le Venezuela depuis 2014. Qu'est-il arrivé au « Venezuela Saoudite », celui des années 1970, celui de l'opulence et de la prospérité ? Celui où beaucoup d'immigrés d'Amérique latine et d'ailleurs arrivaient à la recherche d'une vie meilleure ? Sans doute une partie de la réponse se trouve-t-elle dans le fait que ce pays, où tout est lié au pétrole, et qui était alors riche, soit devenu pauvre aujourd'hui. C'est aussi le fait que l'État rentier a profité et abusé depuis le début du 20e siècle de cette manne pétrolière, sans chercher à développer une politique planifiée et diversifiée, qui lui aurait permis de trouver la voie d'un développement durable.

À l'heure où la Révolution bolivarienne fête ses vingt ans, les travaux de ce collectif de chercheurs, s'inscrivant dans des approches diverses (politique, économique et sociale mais aussi diplomatique) éclairent les gouvernements de Hugo Chávez et de Nicolás Maduro et s'éloignent d'une certaine vulgate à laquelle sont habitués les lecteurs européens. En replaçant la réalité vénézuélienne dans une perspective historico-politique large, les auteurs dressent le bilan du « socialisme du 20e siècle » de son origine jusqu'à la sévère crise que connaît actuellement le Venezuela.

Olga Stella Garzon, Mathilde Sallerin et Enrique Uribe Carreño sont chercheurs à l’université de Strasbourg.

Éditions L’Harmattan - Collection « Recherches Amériques latines » - ISBN : 978-2-343-19030-3 - 376 pages

« Faire de la politique dans la rue », d'Aysen Uysal

Ces dernières décennies, le nombre de manifestations a augmenté partout dans le monde, notamment en Turquie. Alors qu’elles ont été dans ce pays historiquement initiées par des opposants au régime, notamment de gauche et kurdes, de nouveaux acteurs, favorables au régime et soutenus par l’État, se sont mis eux aussi à défiler et à occuper la rue.

Ayşen Uysal, en s’appuyant sur des sources variées (corpus de presse, observations directes, enquête par questionnaire, entretiens) et jusque-là inaccessibles comme les archives policières, montre le changement important qui s’est produit entre les années 1990 et les années 2000, tant en ce qui concerne le profil des acteurs protestataires que leurs motivations. Alors que les syndicats et les revendications économiques dominaient au cours des années 1990, les questions de justice et de droits de l’homme ont gagné du terrain au cours de la décennie suivante. L’auteure apporte ainsi une contribution originale non seulement à l’analyse du régime actuel en Turquie et du gouvernement de l’AKP d’Erdogan, mais aussi des forces contradictoires qui le traversent. Par son expérience, elle éclaire également les risques de la pratique de l’enquête sur des sujets sensibles en contexte autoritaire car elle est aujourd’hui fichée par la police (et a échappé de peu à une condamnation).

Ce livre intéressera ainsi tous ceux et celles qui souhaitent mieux comprendre le régime actuellement en vigueur en Turquie et les formes complexes de mobilisations et de répression qui y ont cours.

Ayşen Uysal, professeure de science politique, a été limogée de l’université Dokuz Eylül d’Izmir en juillet 2018. Elle poursuit ses recherches en tant que membre associée de l’UMR 8032 Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (Cetobac) – Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Editions du Croquant, Vulaines-sur-Seine - Collection « Sociopo » - ISBN : 978-2-36512-176-7 - 310 pages

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