Focus

« Restez chez vous pour faciliter le travail des soignants ! »

Trois questions à Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg

Où en est-on aujourd'hui globalement dans la gestion de cette crise pour l'Unistra ?

Les personnels et les étudiants sont confinés ; et c’est l’essentiel ! Nous avons pris les bonnes mesures rapidement pour faire droit aux demandes de l’Etat et des médecins, en première ligne : les étudiants et les personnels sont chez eux et participent grandement par le confinement à la lutte contre la propagation du virus. En formation, les composantes s’organisent pour trouver de nouvelles modalités afin d’assurer les enseignements à distance et trouver de nouvelles formes d’évaluations. En recherche, les laboratoires sont fermés et nous n’assurons que les activités vitales : animaux, instruments de mesure, etc. Un laboratoire reste ouvert, en lien direct avec la virologie et certains chercheurs ont des autorisations spéciales liées à leur domaine de recherche, comme le Sertit par exemple, qui doit rester opérationnel 24h/24 et 7j/7. Du point de vue de l’administration, les 35 services organisent leur plan de continuité d’activité, la réduisant aux fonctions vitales. Dans ce moment inédit pour notre pays, notre université réagit avec responsabilité et toute cette semaine a été consacrée à la mise en place de ce plan d’urgence. Permettez-moi de féliciter nos médecins et leurs équipes, qui ont su réagir au fur et à mesure de l’évolution de la situation, et apporter les réponses, tout en prodiguant les conseils. Notre Faculté de médecine est bien-sûr en première ligne dans la lutte et nous sommes en lien direct, presque permanent. Les professionnels de ce secteur nous ont grandement aidés à mesurer la crise et le besoin d’agir vite. Nous réunissions la cellule de crise autant que de besoin, désormais à distance depuis lundi. La mise en place des plans de continuité d’activité va continuer la semaine prochaine et progressivement tout le monde invente une autre façon de réaliser le travail. Nos cœurs de métier, formation et recherche, vont continuer sous de nouvelles formes, tout le temps nécessaire. Notre volonté est de permettre aux étudiants de ne pas perdre leur année, c’est évidemment la priorité quand on accueille près de 53 000 étudiants, et aux chercheurs de poursuivre leur activité à distance, dès que c’est possible.

Quel message souhaitez-vous faire passer à la communauté ?

Je veux insister sur une nécessité : restez chez vous, protégez-vous et protégez les autres. Qu’y-a-t-il donc de plus important que la vie et le service que chacun peut rendre : s’adapter et aider les soignants qui vont accueillir les plus touchés. L’équipe de présidence, avec la Direction générale des services, nous sommes mobilisés pour assurer autant que faire se peut la poursuite des activités essentielles, selon les besoins véritablement nécessaires. Nous devons avoir confiance dans notre capacité individuelle et collective à répondre à cette situation inédite.

Nous nous adaptons, et nous avançons au fur et à mesure. C'est une grande première pour nous tous. Une épreuve aussi, bien entendu. Il nous faut vivre le moins mal possible la frustration que nous pouvons ressentir à devoir nous confiner et, en quelque sorte, nous éviter. Le Grand-Est, et particulièrement l’Alsace, est en première ligne. Serrons-nous les coudes pour faire du mieux possible et surtout faciliter le travail de tout le corps hospitalier.

Comment sont mobilisées les facultés de santé et les Hôpitaux universitaires ?

Notre université s’enorgueillit d’avoir des facultés de santé – médecine, odontologie, pharmacie – adossées aux hôpitaux universitaires. Enseignants, praticiens, étudiants, personnels de soin, administratifs sont mobilisés, exposés, éprouvés aux avant-postes de cette guerre contre le virus et la course contre la montre. À eux vont nos pensées et nos encouragements, pour qu’ils tiennent bon dans cette épreuve. C’est en respectant scrupuleusement les consignes de confinement que nous les aiderons le plus concrètement. Si nous avons pris l’habitude de les applaudir tous les soirs à 20 h, qu’ils sachent que notre admiration pour eux et notre soutien ne connaissent pas d’heure.

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