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[Enseignement] « Apprendre autrement »

Échanges par courriel, mise en ligne de ressources sur Moodle : dès le déclenchement de cette crise inédite, les enseignants ont été capables de maintenir le lien avec leurs étudiants grâce aux outils numériques existants. « Pour les travaux dirigés (TD), c’est plutôt facile », avance Benoît Tock, vice-président Formation. Ça se corse pour les travaux pratiques (TP), pour de nombreuses composantes, en particulier en Sciences et technologies de la santé (STS) et les IUT, à l’appareillage et aux logiciels spécifiques. « Il va donc bien souvent falloir réinventer nos pratiques », souligne François Gauer, vice-président Transformation numérique et innovations pédagogiques.

De nouvelles modalités d’évaluation des connaissances et des compétences sont à l’étude, selon une approche « forcément collective ».

La suspension des stages est « un gros point de préoccupation et d’action, indique Benoit Tock, les étudiants étant en général très motivés par cette expérience pratique ».

Outre l’identification des étudiants en situation de fragilité numérique – potentiellement 2 %* – la priorité est aussi d’atteindre les étudiants précaires économiquement et psychologiquement, qu’ils soient indifféremment français ou internationaux. « Nous y travaillons avec la vice-présidente Vie universitaire et le Crous. Les associations étudiantes n’ont pas attendu pour se mobiliser. » Un dispositif du Camus existe. Les directeurs de composantes et directeurs des études sont en première ligne pour le recueil de cas.

Reste que les deux vice-présidents relativisent : « 75 % de l’année universitaire a eu lieu ! » Et envisagent aussi cette crise comme un moyen pour tous d’« apprendre autrement ». A commencer par les étudiants en santé, réquisitionnables pour prêter main-forte aux soignants. « Des compensations vont se mettre en place, à définir par les enseignants. L'acquisition de savoir-faire et savoir-être différents sera valorisée. » Certains enseignants seront familiarisés en accéléré avec la mise en ligne de cours. « Plus possible de rester dans son coin, il faut s’entraider, ne pas hésiter à demander de l’aide aux collègues, de sa composante, de l’Institut de développement et d'innovation pédagogiques (Idip), du Pôle stratégie et transformation numériques (PSTN) ou de la Direction du numérique ».

L’occasion est aussi à saisir pour « renforcer le lien social, comme le rappelle Benoit Tock. J’ai remarqué dans mon TD de latin médiéval distanciel une meilleure circulation de la parole, les plus timides osent  davantage s’exprimer. »

* Selon une enquête menée il y a quelques années par l’Université de Limoges

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