Communauté

Deux volontariats 100 % franco-allemands à l’Unistra

Ella Brink et Sophia Troche, 18 ans toutes les deux, viennent de passer leur baccalauréat en Allemagne et débutent une année de volontariat à l’Université de Strasbourg. Alors que la première est accueillie par l’équipe d’Eucor – Le Campus européen (lire encadré), la seconde va œuvrer à un projet de Parlement transfrontalier avec le Jardin des sciences (JDS).

Un Parlement transfrontalier « air-climat-énergie », mettant autour de la table des lycéens français et allemands : qui de mieux qu’une jeune bénévole allemande en France pour incarner le dispositif ? C’est le projet qui a été assigné à Sophia Troche pour son volontariat d’une année à Strasbourg.

Impliquant des classes de seize lycées, réparties de part et d’autre du Rhin, le projet est d’envergure. Et Sophia sera loin de le porter seule : toute une équipe, répartie entre les deux porteurs français du projet, le Jardin des sciences (JDS), service de médiation des sciences de l’Université de Strasbourg qui l’accueille, et l’association ATMO Grand Est, va y œuvrer toute l’année. « Ce n’est pas la première fois que nous portons ce genre de projet, puisqu’il y a déjà eu des parlements sur les thèmes du développement et de la ville durables, de l’eau, de l’humanité demain, détaille Astrid Chevolet, responsable des actions culturelles au JDS. En revanche, c’est une première à cette échelle transfrontalière. »

« Tout est lié »

« Air, climat, énergie… Tout est lié si on y réfléchit : l’incinération des déchets pour produire de l’énergie influe sur la qualité de l’air, par exemple, rebondit Amandine Duluard, en charge du projet de Parlement des sciences et tutrice de Sophia. Et ces questions se jouent des frontières. » Des questions auxquelles Sophia, originaire de Schwäbisch Hall (ville moyenne du Bade-Wurtemberg) et qui a vécu à Bruxelles, s’estime bien sensibilisée : « On en parle beaucoup à l’école. Et le tri des déchets est très développé en Allemagne, sans doute plus qu’en France ».

Le Parlement transfrontalier « air-climat-énergie », projet financé par l’Union européenne via le Fonds européen de développement régional (Feder) dans le cadre d’un microprojet Interreg, sera officiellement lancé le 18 octobre. Une journée dédiée à la rencontre entre élèves (400 au total !), à des conférences de spécialistes puis au travail en sous-commissions. Avant un grand événement, en février, qui rassemblera les délégués élus des classes… au Parlement européen ! Difficile de faire plus réaliste et solennel comme cadre de négociations.

Quelle forme va prendre exactement le volontariat de Sophia ? « Nous ne l’avons pas encore pleinement défini, reconnaissent Astrid Chevolet et Amandine Duluard. Nous allons le construire avec Sophia. » Qui, de son côté, se réjouit d’échanger avec les lycéens mais pense « ne pas pouvoir jouer un rôle de modératrice du parlement ». Elle se concentre pour le moment sur « de la recherche documentaire ». Ses nouveaux collègues comptent sur elle pour délier leur allemand : « On va organiser des stammtisch au resto U ! »

Elsa Collobert

Bon à savoir

Faire passer le message de la mobilité en Allemagne

C’est déjà la quatrième année que l’équipe du Campus européen et Espace avenir accueille une volontaire allemande. Comme Anna, Anne-Pauline et Sydney avant elle, Ella, originaire de Hambourg, a pour mission de sensibiliser les étudiants aux possibilités de mobilité en Allemagne : avec Eucor bien sûr, mais aussi l’insertion professionnelle et d’autres programmes comme le Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) et l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj), avec lequel Ella réalise elle-même son volontariat (Sophia, de son côté, réalise également un volontariat franco-allemand, mais dans le cadre d’un programme piloté par la Maison de la Rhénanie-Palatinat).

Dans sa mission, Ella Brink dispose de plusieurs outils : aller à la rencontre des classes, organiser des excursions (au marché de Noël de Fribourg-en-Brisgau, par exemple) et les cafés linguistiques hebdomadaires, mis en place il y a deux ans, ou encore promouvoir l’Allemagne dans le cadre de la Semaine franco-allemande, en janvier.

Depuis son arrivée à Strasbourg, mi-septembre, Ella s’est déjà mise au travail : elle a accompagné un groupe d’étudiants à un Salon de l’emploi franco-allemand, à Cologne, avec Espace avenir, et est déjà intervenue devant une classe de Langues étrangères appliquées (LEA) à Strasbourg. « Cela passe toujours mieux quand un tel message est donné par un jeune. Sinon, c’est perçu comme trop administratif, souligne Aurelle Garnier, coordinatrice d’Euror et co-tutrice d’Ella. Notre rôle est aussi de les ouvrir à tout ce qui se fait à l’université dans le domaine du franco-allemand. » Prochaine étape : rencontrer les autres volontaires des Crous de Fribourg et Karlsruhe et ceux de la Maison universitaire internationale à Strasbourg, « pour imaginer, pourquoi pas, des actions ensemble » !

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