Université

Comment se construit une programmation culturelle à l'université ?

Concerts, performances, visites de musées, expositions, performances… Chaque année, au moyen d’affiches colorées, le Service universitaire de l’action culturelle (Suac) diffuse sa programmation. Un agrégat cohérent, subtil et réfléchi de manifestations, proposées à la communauté pour élargir son horizon quotidien. Mais vous êtes-vous déjà demandé quels chemins empruntait cette programmation avant de parvenir entre vos mains (et sous vos yeux) ?

« A rebours de toute démarche injonctive, le Suac souhaite vous inviter à la flânerie, à l’errance, à la divagation. » Dans son édito au programme 2019-2020 du Suac, Sylvain Diaz, son directeur, donne le ton.

Sur le thème de la marche, cette année, cette programmation décline une série de propositions, à piocher au gré de ses envies. Car dans « Service de l’action culturelle », il y a bien l’idée d’agir, « d’offrir des découvertes, amener sur le campus des événements sortant de l’ordinaire. C’est ce qu’on fait quand on invite les acrobates d’Optraken au Patio (en mars dernier) ou le chorégraphe Radhouane El Meddeb devant le Portique, en 2017. »

Dévoilée chaque semestre, cette programmation est pensée pour répondre à la double vocation du Suac : promouvoir la culture et les arts au sein de la communauté universitaire et stimuler les pratiques et initiatives dans ces domaines. Elle est le résultat d’un patient travail de réflexion et de maturation. Un travail collectif.

Motif porteur

« Tendance sociétale, direction donnée à leur programmation par nos structures partenaires1, nos envies… De ce faisceau d’indices émerge un motif qui nous semble porteur. » A l’automne dernier, le service au complet s’est ainsi réuni en comité de programmation pour définir une thématique. « En écho à la résidence de l’auteur Michel Simonot, à l’automne 2017, "la Marche" a émergé, suscitant de nouvelles envies comme celle d’inviter Simon Delétang, directeur du Théâtre du peuple, qui, pour présenter son spectacle Lenz2, parcourt à pieds les Vosges. »
Un projet pilote peut aussi influencer la direction prise par la programmation : « Comme cette année, avec la résidence de la chorégraphe Mathilde Monnier à venir à l’hiver et au printemps 2020, portée par Guillaume Sintès à la Faculté des arts. En 2017-2018, le choix du thème "Collectif" a été fortement influencé par la résidence Petrol, portée par les universités du Grand Est ». Sans oublier les incontournables qui rythment chaque année la programmation, encouragés par la présidence de l’université, comme le concert de rentrée de l’Orchestre philarmonique au Palais U, qui s’est déroulé le 18 septembre.

Une fois une thématique retenue, deux appels à projets sont relayés, « aux enseignants-chercheurs et à nos structures partenaires ». Si une résonance avec la thématique est demandée, « cette dernière n’est pas pensée comme contraignante, limitative, mais au contraire créative ». Des projets des enseignants-chercheurs peuvent ainsi s’y ajouter en cours d’année. « Nous ne sommes pas non plus le réceptacle des propositions de nos partenaires. Certaines sont véritablement élaborées à quatre mains, comme cette lecture itinérante pensée cette année avec Le Point d’Eau (Ostwald). »

« Le programme ne suffit pas »

Une proposition intégrée aux « ateliers Carte culture », deuxième volet des actions menées par le Suac pour mener à bien sa vocation. « La seule programmation ne suffit pas. Il faut la faire vivre. » C’est ce à quoi s’attache l’équipe, multipliant les passerelles entre programmation et ateliers, les propositions nouvelles. Ainsi, « les trois concerts organisés bientôt sur le campus dans le cadre du festival Musica3 ont été programmés par des étudiants lors d’un atelier, l’an dernier ».

Et ça marche : la fréquentation des ateliers (à la carte et libres) « reflète une vraie diversité de filières : droit, professorat, physique, psychologie, informatique, EM, sciences de gestion… On n’y retrouve pas seulement des étudiants en arts, comme on pourrait s’y attendre ! » Le résultat, aussi, du travail de médiation mené par les étudiants ambassadeurs de la Carte culture et « de l’inlassable relais des enseignants-chercheurs ».

Elsa Collobert

1 Plus de 80, présents notamment auprès des étudiants par le bais du dispositif Carte culture.
2 Le spectacle de Simon Deletang, Lenz, sera accueilli le 14 novembre prochain, en salle d’Évolution du Portique, une première à Strasbourg.
3
Erwan Karavec, cornemuse, jeudi 26 septembre ; Julien Desprez, guitare électrique, mardi 1er octobre ; Quatuor IMPACT, jeudi 3 octobre.

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