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Le saxophone au quotidien

Claude Baehr n’imagine pas une vie sans musique. Quand son travail de responsable du Centre de reprographie de la Faculté de droit prend fin, c’en est un autre qu’il entame avec passion : le travail de son instrument, le saxophone.

« Quand j’arrive à la maison, une des premières choses que je fais presque quotidiennement, c’est travailler mon instrument. Il n’y a qu’un seul moment où je joue, c’est sur scène », explique Claude Baehr. Un grand-père membre d’une fanfare, un père saxophoniste qui animait des bals populaires, Claude Baehr débute l’apprentissage du saxophone à l’adolescence. « Je fréquentais à l’époque un groupe d’amis qui avaient une formation rock qui m’ont donné envie de faire de la musique. » C’est à cette période qu’il se paye des cours de musique et entame une carrière de musicien, où la formation autodidacte est à hauteur de 50 %.

Le jazz se décline au pluriel

« Une formation rock se rencontre autour d’un projet. Dans ma pratique, je considère le jazz comme quelque chose de plus individualiste et surtout qui se décline au pluriel. Chaque nouvelle formation en duo, en trio ou en quartet que je construis ou dans laquelle je suis invité est une nouvelle expérience qui demande de l’adaptation et surtout du travail. C’est en fréquentant des musiciens avec un niveau plus élevé que l’on évolue et j’estime avoir beaucoup de chance de pouvoir jouer avec des musiciens reconnus », confie-t-il.
En plus de ses formations habituelles comme le quartet de Isonga jazz sextet, le groupe du bluesman Richard Blackmore, le quintet Middle Coast Jazz club qui adapte des thèmes classiques en jazz, Claude Baehr partage parfois la scène avec son fils guitariste. « Des moments intenses où tout est gommé. Il n’est plus question d’âge ou de statut mais uniquement de partage musical. » Claude Baehr a également enregistré un CD en 1995 avec le guitariste Jean-Pierre Herzog et a participé au Festival de jazz international de Constantine en 2009.

La musique représente des émotions fortes et des défis

Il se souvient également d’une proposition d’engagement en 2013 de la part de l’Université de Strasbourg pour animer la cérémonie de remise des palmes académiques. « Ce jour-là, j’ai dû prendre congé pour être employé par mon université », commente-t-il, amusé. C’est surtout l’intensité du moment qu’il a retenu. « Jouer lors d’une telle cérémonie où plusieurs personnes ont reçu la Légion d’honneur devant le président Alain Beretz a été un moment émouvant dont je garde un très bon souvenir, même si jouer par intermittence tout au long de la journée a également été une performance. »

« La musique élimine la poussière de la vie quotidienne »

Pour cet amateur éclairé, comme il se définit, la musique représente des émotions fortes et des défis. « Le saxophone permet de mettre en sons toutes les émotions. Jouer dans des lieux différents, avec des musiciens différents, un public différent et lors d’occasions différentes demande au préalable un travail dédié et est à chaque fois créateur d’un moment musical particulier avec une atmosphère propre. Pour ce qui est de la notoriété, Claude Baehr a sa propre définition : « La notoriété sert à trouver plus souvent des engagements. Elle permet de jouer, c’est de la réclame mais ce n’est pas un moteur. Le plus important reste ces moments d’échanges de partage avec les musiciens et le public. Des moments auxquels il souhaite consacrer plus de temps quand son activité à l’université se terminera. Avoir une pratique plus intense est à l’ordre du jour pour Claude Baehr, qui aime se référer à cette citation : « La musique élimine la poussière de la vie quotidienne » d' Art Blakey, batteur de jazz.

Frédéric Zinck

A noter :
Claude Baehr se produira avec le Isonga jazz sextet au festival Jazz à Cro, au Parc Saint-Florent de Cronenbourg, dimanche 30 juin, dans l'après-midi.

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