Recherche et valorisation
Recherche et valorisation

La fleur de l’âge

La Journée mondiale de la biodiversité du 22 mai est l’occasion idéale de parler de la plus importante famille botanique du règne végétal et la plus diversifiée avec ses 30 000 espèces connues : les orchidées. Ce sont leurs propriétés cosmétiques qui intéressent l’équipe du professeur Annelise Lobstein1 et la Maison Guerlain.

Qui n’a jamais admiré des orchidées et leurs fleurs aux formes et couleurs fantastiques ? Elles sont de plus en plus répandues et trônent telles des reines de beauté dans nos intérieurs. Symboles du luxe et de la beauté absolue, elles renferment bien d’autres trésors insoupçonnés comme les secrets de la jeunesse ! Ainsi, depuis plusieurs années, la Maison Guerlain a développé une gamme de soins anti-âge de luxe à base d’ingrédients actifs issus des orchidées. Quelles molécules renferment les orchidées permettant de lutter contre le vieillissement cutané ? Comment agissent-elles sur la peau ? Comment les combiner de manière intelligente pour obtenir un soin anti-âge global ? A quelle période de leur croissance les orchidées produisent-elles le plus d’ingrédients actifs ? Autant de questions que se posent le professeur Annelise Lobstein et son équipe, dans le cadre de leur collaboration avec la Maison Guerlain.

Des orchidées pour ralentir les effets du vieillissement cutané

L’expertise de plus de 20 ans acquise par la chercheuse dans l’identification de molécules naturelles à haute valeur ajoutée à finalité thérapeutique et dermocosmétique, et l’objectivation scientifique d’extraits végétaux ont poussé Guerlain à associer, dès 2008, le laboratoire strasbourgeois à sa plateforme de recherche unique au monde, baptisée Orchidarium2. Cette plateforme a pour mission de découvrir, comprendre, étudier, valoriser les orchidées et leurs propriétés cosmétiques. Deux doctorantes se sont déjà succédé entre 2008 et 2013 et une troisième thèse débutera dès la prochaine rentrée universitaire pour poursuivre les projets de recherche en cours. « Au départ de la collaboration, notre objectif était de déterminer précisément la composition de deux extraits d’orchidées déjà utilisés dans la gamme de soin et d’identifier les ingrédients actifs », explique Annelise Lobstein. Ces extraits végétaux étaient issus de deux espèces d’un même genre, aux biotopes totalement distincts. Ils ont révélé deux profils chimiques très différents et des fonctions complémentaires dans leur capacité à ralentir les effets du vieillissement cutané intrinsèque ou photo-induit. Ainsi, pour l’espèce Vanda coerulea, ce sont les phytoalexines, des molécules de défense produites par la plante face à un stress, qui permettent à la peau de restaurer sa teneur en eau intra-épidermique et de retarder les effets du vieillissement cutané. Vanda teres, quant à elle, fabrique des molécules favorisant l’expression des protéines de différenciation des kératinocytes, contribuant au renforcement de l’épiderme.

Des soins "anti-âge" constamment améliorés par les résultats de la recherche

« Par la suite, nous avons démarré l’analyse phytochimique de quatre nouvelles orchidées taxonomiquement proches des deux Vanda déjà explorées, dans le but de trouver d’autres structures actives, agissant par le biais de mécanismes nouveaux », poursuit la chercheuse. La finalité pour la Maison Guerlain : une amélioration constante de sa gamme de produits, en termes d’actions et d’efficacité, guidée par les résultats des travaux de recherche du laboratoire. Prochaine étape : trouver des composés impliqués dans le métabolisme énergétique cellulaire, afin de mieux faire face aux agressions extérieures de la peau. « Cette collaboration au long court est une véritable marque de confiance de la part d’un industriel, la reconnaissance de nos compétences », conclut Annelise Lobstein. « Au delà des applications cosmétiques, ce projet permet également d’explorer de manière plus fondamentale le monde fabuleux des orchidées pour percer les mystères de leur longévité, de la durée exceptionnelle de leur floraison, de leurs étonnantes capacités d’adaptation à des milieux extrêmes. Et, satisfaction supplémentaire, de participer à la protection des espèces menacées grâce à un programme de restauration de leur écosystème naturel dans le Yunnan, entrepris par Guerlain. »

Anne-Isabelle Bischoff

1 Equipe Pharmacognosie et molécules naturelles bioactives – Laboratoire d’innovation thérapeutique (UMR 7200)

2 voir document de présentation de la plateforme

Recherche et valorisation

Seiamak Bahram nommé à l'Institut universitaire de France

Seiamak Bahram, professeur des universités - praticien hospitalier à la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg et chef de service du Laboratoire central d'immunologie aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg a été nommé à l'Institut universitaire de France (IUF) pour cinq ans. 
L’IUF a pour mission de favoriser le développement de la recherche universitaire de haut niveau et de renforcer l’interdisciplinarité. Il a été créé pour permettre que l’activité scientifique d’enseignants chercheurs de haut niveau soit reconnue et encouragée dans leur université d’appartenance, et non par la voie traditionnelle d’une nomination dans un grand établissement parisien, un organisme de recherche ou à l’étranger.
La liste des lauréats sera publiée au Bulletin officiel du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 30 mai 2013.

Recherche et valorisation

Des vibrations pour détecter les défauts magnétiques

A l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg, les récents travaux de simulations numériques de Riccardo Hertel, directeur de recherche du CNRS, ont permis de mettre au point une méthode inédite pour détecter des défauts magnétiques à l’échelle nanométrique.

Pour tout un chacun, le magnétisme se matérialise par la Terre qui oriente l’aiguille d’une boussole ou un aimant qui attire des objets métalliques. En réalité, le magnétisme peut se produire et s’observer à l’échelle des nano-matériaux, des atomes et même des particules d’atomes comme l’électron. Ainsi, un électron possède à la fois une charge électrique, et ce que les physiciens appellent un spin, une sorte de petite boussole qui lui confère des propriétés magnétiques. 
Depuis de nombreuses années, l’étude des phénomènes de nano-magnétisme et d’électronique de spin ont donné lieu à des travaux de recherche fondamentale d’envergure et déjà à de nombreuses applications. Ainsi, l’on retrouve des nano-aimants dans les têtes de lecture des disques durs d’ordinateurs, mais aussi dans des systèmes de stockage d’informations.  A l’heure actuelle, l’un des enjeux est d’augmenter les capacités de stockage des disques durs ou de développer de nouvelles applications, et pour cela il est important de mieux comprendre et maîtriser ce qui se passe à l’échelle du nanomètre. Riccardo Hertel et ses collaborateurs étudient justement les systèmes magnétiques de petites dimensions essentiellement de manière théorique par le biais de simulations numériques et mathématiques. L’objectif est de comprendre la physique de ces nano-aimants, les processus de modification de l’aimantation de réseaux de nano-aimants, et les défauts de ces structures.

Comprendre la physique des nano-aimants pour mieux les utiliser

Imaginez un réseau de nano-aimants organisés en une succession de carrés pour former un stade (voir illustration). Les pôles « nord » et « sud » de ces nano-aimants vont s’ordonner de manière à atteindre une configuration optimale où les charges s’annulent. Cependant, dans la plupart des cas, des contraintes dites topologiques empêchent le réseau d’avoir ces configurations d’énergie minimale en tout point. On parle de système « frustré ». « Un défaut apparait lorsqu’il y a plus de pôles d’un type : 3N-1S de charge magnétique +2 ou 3S-1N de charge magnétique −2 », explique Riccardo Hertel. Ces défauts topologiques sont nommés monopoles magnétiques, car ils ont une charge magnétique. Ils existent par paires de charge totale nulle et une chaine d’aimants nommée « corde de Dirac » relie chaque paire. « Nous avons simulé l’évolution de ce système avec un logiciel de calcul micromagnétique que nous avons développé au sein de l’équipe ». Ainsi, les chercheurs ont observé les vibrations hautes fréquences de ces monopoles et des cordes qui les relient et déterminé leurs spectres spécifiques. « Nous avons mis en évidence une signature spectrale particulière des défauts topologiques. Cela n’avait jamais été remarqué auparavant », souligne encore Riccardo Hertel. Ces résultats montrent que le spectre des vibrations varie en fonction de la nature et de la densité des défauts présents et ouvrent la voie à de nouvelles techniques pour détecter et contrôler les défauts magnétiques dans de tels systèmes. « Il s’agit maintenant de vérifier cela expérimentalement », conclut le chercheur.

Anne-Isabelle Bischoff

Recherche et valorisation

Vers une source de courant polarisé en spin

L’interface entre du cobalt et des molécules de phthalocyanine - un composant couramment utilisé comme pigment pour les encres - ne laisse passer que les électrons, sources de courant, dont le spin, son aimant élémentaire, est orienté selon une direction bien précise. Cette propriété en fait un candidat très sérieux pour réaliser la première source de courant polarisé en spin d’intérêt industriel.

Pour encoder et traiter l’information, la spintronique exploite non seulement la charge des électrons, comme l’électronique habituelle, mais aussi l’orientation de l’aimant élémentaire, ou spin, que porte chaque électron. En mettant à profit des courants électriques polarisés, qui mettent en jeu des électrons dont les spins pointent tous dans la même direction, physiciens et ingénieurs ont conçu des composants électroniques performants et très compacts notamment pour le stockage de l’information numérique. Toutefois, aussi efficaces soient-ils, ces dispositifs ne peuvent pas servir au transport de l’information, car les courants ne restent polarisés qu’à l’échelle du composant, c’est-à-dire sur de très petites distances.

Une collaboration internationale autour de l'IPCMS

Scientifiques et ingénieurs sont ainsi à la recherche d’une source de courant fortement polarisée en spin et restant efficace aux températures requises par l’industrie. Une collaboration internationale de physiciens français, italiens, suisses et allemands, réunit autour de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS - CNRS / Université de Strasbourg), viennent de proposer un dispositif qui pourrait servir de base à une telle source. Ils ont découvert que l’interface entre du cobalt (Co) et des molécules de phthalocyanine, un composant couramment utilisé comme pigment pour les encres, polarise fortement en spin un courant qui la traverse. Ces travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports et protégés par un brevet. Les chercheurs explorent actuellement les conséquences fondamentales et appliquées de cette avancée, notamment par l’étude de dispositifs de démonstration technologique qui cimenteraient la portée de ces travaux.

Recherche et valorisation

Rencontres Meet&Match d'Alsace BioValley

Le pôle Alsace BioValley organise, mardi 11 juin 2013, une rencontre Meet&Match sur la thématique "Nouveaux modèles cellulaires et leur application dans le corps humain". L'objectif : que les acteurs industriels et académiques français, allemands et suisses se rencontrent et créent des partenariats.

Au programme de cette rencontre sur les nouveaux modèles cellulaires et leur application dans le corps humain, des conférences et retours d’expériences par les « key note speakers » - le professeur et docteur Uttikal du Centre allemand de la recherche pour le cancer (DKFZ) et le docteur Mollenhauer de la société TETEC AG (filiale de Braun) - et des courtes présentations d'acteurs industriels (start'up, petites et moyennes entreprises) et académiques. Des temps de pauses seront proposés afin de favoriser des échanges-business informels, et rencontrer les acteurs du réseau.

Vous pouvez également d'ores et déjà vous inscrire au Meet&Match du jeudi 4 juillet 2013 sur la thématique "Détecter, alerter, automatiser: pistes d'avenir pour dispositifs médicaux communicants".

Recherche et valorisation

Appel à projet pour la Fête de la science 2013

La 22édition de la Fête de la science se déroulera du 9 au 13 octobre 2013. Tous les laboratoires qui souhaitent s'impliquer  dans cette manifestation peuvent déposer leur projet jusqu'au mercredi 5 juin.

Cette manifestation nationale, initiée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, représente le temps fort annuel permettant à la communauté scientifique et au grand public de se rencontrer au sein d’un passionnant festival de sciences. 
Stands, animations, rencontres, conférences, visites de laboratoire… Il existe de très nombreuses façons d’impliquer votre équipe de recherche dans cet évènement, que ce soit au sein d’un village des sciences ou dans le cadre de conférences, animations scolaires, visites, etc.
Toutes les disciplines scientifiques sont invitées à prendre part à ce festival. Cette année, la thématique de l’eau sera particulièrement à l’honneur dans le cadre de l’Année internationale initiée par l’Organisation des nations unies. L’intitulé « de l’infiniment grand à l’infiniment petit » a, par ailleurs, été retenu comme thème national.

  • Pour toute information complémentaire ou toute demande de rendez-vous, contacter Saïd Hasnaoui, coordinateur départemental de la manifestation.
  • Par ailleurs, jusqu’au mercredi 5 juin, vous pouvez directement déposer vos projets sur le site national de la Fête de la science.

Recherche et valorisation

Cercle Gutenberg : prix Guy-Ourisson 2013

Le Cercle Gutenberg attribuera pour la sixième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.

Le Cercle Gutenberg a rassemblé des fonds provenant d'entreprises et de particuliers ainsi que des collectivités locales alsaciennes afin d'attribuer le prix Guy-Ourisson à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles. 
De plus, cette année, comme les deux années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg a demandé au Cercle Gutenberg de sélectionner, selon les mêmes critères que ceux du prix Guy-Ourisson, un jeune chercheur à qui elle accordera un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros. L'appel lancé pour doter le prix Guy-Ourisson et la charte du prix Guy-Ourisson s’applique également au prix Fondation Université de Strasbourg.
Les jeunes chercheurs intéressés doivent faire parvenir au Cercle Gutenberg, avant le 1er octobre 2013, un dossier de candidature comprenant leur CV, un descriptif de leurs principales réalisations rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de leurs publications en indiquant les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche auquel les candidats vont se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Le lauréat sera désigné au cours du mois de novembre 2013 et pourra disposer des fonds en janvier 2014.