Communauté

« Je fais partie des "brigades sanitaires" de l'université »

Toute de vert fluo vêtue, Romane vient de débuter sa mission de membre des brigades sanitaires de l'université, comme 70 autres étudiants volontaires. Son rôle ? Aller à la rencontre de ses pairs, pour les informer sur le respect des gestes barrières, les inciter à se faire tester, les rassurer… « Mais surtout pas jouer la police », comme leur titre pourrait le faire penser.

Juin 2020

Romane reçoit un courriel sur sa boîte de l’université : l’appel est lancé pour recruter des étudiants volontaires, sur une mission d’information et de prévention autour du coronavirus, à la rentrée. « J’ai apprécié l’initiative, et que ce genre de dispositif soit mis en place rapidement. » Elle postule, et est retenue par le Service de la vie universitaire (SVU), coordinateur de l’opération.

Romane se met dans la peau des étudiants qu’elle aura face à elle : « A leur place, je préfèrerais recevoir des informations ou des consignes de quelqu’un de mon âge et du même statut que moi. On se sent davantage sur un pied d’égalité. » Comment se positionne-t-elle par rapport au virus ? « Je n’en ai pas une peur irrationnelle, mais j’ai quand même été affectée : ma mobilité à Fribourg pour mon deuxième semestre a été annulée, l’année dernière. »

Romane reconnaît aussi qu’ « exercer cette mission directement sur place, sur le campus, à deux pas de mes cours, est très pratique ». D’autant que cette année, elle ne pourra pas retrouver son petit job dans l’association de réparation de vélos où elle avait ses habitudes. « Eux aussi ont dû se serrer la ceinture financièrement ! »

Mardi 25 août

Aux côtés de ses camarades des brigades sanitaires, Romane reçoit une formation de deux heures en amphithéâtre. Le tout dans le respect des gestes barrières, avec port du masque et distanciation sociale obligatoires !

« Chaque semaine depuis la mi-août, le taux de contamination double chez les jeunes, qui comptent aussi le plus de cas asymptomatiques (ne manifestant pas de symptômes de la maladie), avec le risque de contaminer des personnes fragiles », leur rappelle Grazia Mangin, de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est.

Avec Aude Rochoux, directrice du Service de santé universitaire, la chargée de projet présente aux étudiants l’objectif de leur mission : « Stopper les chaînes de contamination, en rappelant le respect des mesures barrières, et en incitant les étudiants à se faire tester. » Après une première opération, le 3 septembre, deux journées de dépistage sans rendez-vous et gratuites sont de nouveau programmées, jeudi 9 (campus Esplanade) et mardi 22 septembre (campus Illkirch).

Forte de ces données objectives, Romane se projette dans son rôle : « On ne sera pas là pour jouer la police, mais leur dire qu’on doit respecter ces règles si on veut continuer à assister à nos cours en présentiel et être sur les campus ! » Et si le ton monte avec ses interlocuteurs ? « D’abord, on n’assure jamais notre mission seul, mais à deux ou trois », se rassure-t-elle. » Et, grâce à son expérience dans le milieu associatif, Romane se sent de taille à nouer le dialogue. « En tant qu’étudiante en neurosciences, je pense aussi pouvoir construire un discours sérieux et étayé par des faits scientifiques ! »

Samedi 29 août

Comme elle en avait l’intention, Romane est allée se faire tester quai des Bateliers avec un camarade de promotion. « Comme je suis dans une formation internationale, ça me paraît logique de faire autour de moi la promotion de ce test. »

Restée tout l’été étudier à Strasbourg, elle ne pense pas s’être trouvée dans des situations à risque. « Mais en tant que membre de la brigade sanitaire, c’est mieux de savoir de quoi on parle ! » Informer et rassurer les autres étudiants fait aussi partie de sa mission.

Jeudi 3 septembre

C’est aujourd’hui, jour de tenue du village des services sur le campus Esplanade, que débute la mission de la brigade sanitaire. Avec leur gilet vert fluo, ils se repèrent de loin !

Pour sa part, les créneaux de Romane ne commencent que la semaine prochaine. « Nos emplois du temps sont adaptés par rapport à nos cours. Ça représente environ dix heures de mission par semaine. » Les importants effectifs de la brigade leur permettent de sillonner les campus Esplanade, Illkirch, Cronenbourg et médecine.

Pour l’heure, Mervé et Olivier, croisés à proximité de la tente de dépistage Covid-19 de l’ARS, sont presque dépités : « Toutes les personnes qu’on a croisées portent un masque ! »

E. C.

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