Focus

Ça bourdonne sur les toits de l'Unistra !

Des ruches ont été installées sur un toit du campus Esplanade en début d’année, à la faveur d’une convention liant l’association Asapistra à l’université. Une graine de plus dans le jardin du développement durable à l’Unistra.

Sur le toit de la Présidence, Bruno Rinaldi, vêtu de sa combinaison blanche d’apiculteur, sort l’un après l’autre les cadres des trois ruches qui y sont installées. Soumis au feu nourri des questions de ses assistants du jour – et aux ardents rayons du soleil – il détaille patiemment : « Les cadres sont comme le grenier à miel de la ruche : on ne prend que le surplus ». Cire, pollen, gelée royale, propolis… Il énumère et décrit aussi les produits de la ruche. « Saviez-vous qu'une reine peut pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour ? Et qu’une ruche abrite 60 000 abeilles environ ? » En fonction de leur nourriture, « les larves deviendront ouvrières ou reine, selon les principes de l’épigénétique ». On sent que le biologiste n’est pas loin…

Bruno Rinaldi est effectivement enseignant-chercheur au laboratoire de Génétique moléculaire, génomique, microbiologie (GMGM, Unistra/CNRS). En tant qu’apiculteur amateur, il est aussi référent pour la convention signée l’an dernier entre l’Unistra et l’association Asapistra, dont il fait partie et qui s’est notamment donné pour mission de diffuser les connaissances autour de l’apiculture auprès du grand public, et de le sensibiliser à une apiculture respectueuse de l’environnement.

Enjeu de taille

Quand on sait que 40 % de la pollinisation des espèces végétales dépend de l’abeille domestique et qu’en parallèle les populations d’insectes sont en constante diminution, l’enjeu est de taille. A cet égard, la convention « Abeilles en ville », qui prévoit l’installation et l’exploitation de trois ruches à l’université, s’inscrit dans la politique menée depuis plusieurs années en faveur du développement durable, à travers notamment les actions de sa cellule dédiée. Face aux menaces qui pèsent sur la survie des abeilles, le milieu urbain apparaît de plus en plus comme une oasis, à la flore diversifiée et moins saturée de pesticides, comparé au milieu agricole.

« Nous sommes en pleine saison du tilleul », précise Bruno Rinaldi devant la valse des ouvrières. Aux 23 kilos de miel toutes fleurs récoltés début mai s’ajoutent les 45 kilos de miel issus de ces fleurs particulièrement odorantes, récupérés en ce jour ensoleillé de juin. Le processus d’extraction et de mise en pots pas à pas se déroule ensuite à la Maison des personnels, « selon un programme qui devrait être le même pour les futures animations, à partir de la rentrée », espère Patrick Vuillez, directeur du Service pour la promotion de l’action sociale (Spacs). Pour l’heure, les rassemblements étant limités pour cause de pandémie, la première action autour des ruches a seulement rassemblé quelques représentants du Spacs et de la Direction des affaires logistiques intérieures (Dali), parties prenantes à la convention. Quant au butinage des abeilles à l’université, il a de beaux jours devant lui, puisqu’il est question d’installer bientôt de nouvelles ruches sur le campus d’Illkirch…

E. C.

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