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Bien-être au travail : une préoccupation partagée

Parmi les nombreux sigles qui jalonnent notre activité et les médias en voici un : « RPS », qui doit paraître obscur à la très grande majorité d’entre vous. R-P-S pour risques psychosociaux. Terme technique pour parler d’une problématique plus connue sous les termes de « souffrance au travail » ou « mal-être au travail ». Un sujet qui suscite commentaires, débats, analyses, controverses et interprétations variées.

Nombreux sont les médecins, les sociologues, les psychologues, les professionnels qui sensibilisent, étudient, soignent, alertent pour une prise en compte collective de cette problématique des temps modernes. Et c’est tant mieux. Nous avons besoin de leurs connaissances, de leurs travaux. Comme pour toute problématique nouvelle, il y a le temps de l’information, de la sensibilisation, de la prise de conscience et de l’action.

Oui, cette problématique concerne chacun d’entre nous dans nos relations interpersonnelles et collectives au quotidien dans l’exercice de nos activités professionnelles.
Les changements sociétaux, les changements dans les organisations provoquent questionnements, attentes ou inquiétudes, mais ils peuvent aussi nous donner envie de faire autrement. Chacun veut être partie prenante, écouté, entendu, trouver une place, trouver sa place. Sujets délicats car touchant aux relations humaines, parfois individuelles, parfois collectives et bien souvent à la frontière entre les défauts de l’organisation du travail et les conflits hiérarchiques. D’où l’impérieuse nécessité d’éviter et le silence, et la surenchère qui n’aide jamais à la recherche de solutions, là où il est question d’individus et de relations humaines. C’est un long chemin, car il faut mettre les mots justes sur des situations parfois difficiles. A l’université, nous avons pleinement conscience de cette complexité et, sans le crier sur les toits, nous agissons au quotidien.

Ainsi, depuis 2010 qu’avons-nous fait ? Nous avons initié une enquête sur les attentes des personnels, appuyée sur de nombreux entretiens collectifs ou individuels. Une cellule d’écoute – via les médecins de prévention – est en place. Chacun peut accéder directement à cette cellule via divers canaux et notamment l’ENT. Cette cellule a recours aux compétences de psychologues de travail sous forme de vacations. Nous allons désormais recruter à temps plein un psychologue du travail. Nous travaillons étroitement avec les représentants des personnels et les structures statutaires et en particulier le comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) qui est aujourd’hui l’un des acteurs essentiels de la prise en charge des RPS et surtout de leur prévention. L’information de l’encadrement de notre université a été organisée, afin de sensibiliser chaque responsable à la prise en compte de ces dimensions dans les postures managériales. Enfin, le médiateur de l’université reste disponible, pour agir une fois que toutes les solutions préalables ont été étudiées sans succès.

Récemment encore, nous avons organisé une formation de l’ensemble des membres du CHSCT à la connaissance de ces risques psychosociaux et aux moyens d’y faire face. Nous allons poursuivre par une formation déployée pour l’ensemble de l’encadrement de l’université. A chaque fois qu’une situation fait l’objet d’une difficulté ou d’une situation préoccupante, nous y travaillons – souvent dans l’ombre, il est vrai – pour en appréhender tous les aspects. Car un agent – quelque soit sa place dans notre grande maison – qui exprime une difficulté, si ce n’est une souffrance, doit être accompagné afin de trouver la solution pour recouvrer la capacité et la motivation à travailler au service de nos ambitions, la réussite des étudiants, l’excellence de la recherche. Rien de ce qui humain ne nous laisse insensible : c’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui et ce sera toujours vrai demain. 

Alain Beretz
Président de l’Université de Strasbourg

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Pascale Bergmann : « Je me réjouis que la réussite étudiante devienne vraiment un enjeu partagé »

L’université vient d’adopter un plan pour favoriser la réussite étudiante. Ce plan bénéficie d’un soutien de l’Initiative d'excellence (Idex). Pascale Bergmann, vice-présidente déléguée à la réussite étudiante, nous explique ses enjeux, ses principaux axes et les moyens mis en œuvre pour le déployer.

Pourquoi un plan de réussite étudiante ?
Aujourd’hui à l’université, un quart seulement des étudiants valident leur première année de licence. C’est peu, même s’il faut se garder d’en conclure que les trois quarts restant sont forcément en échec ; et ce n’est satisfaisant ni pour les étudiants, ni pour leurs familles, ni pour les enseignants, ni pour l’université.
C’est pourquoi nous nous sommes donnés l’objectif d’améliorer les chances de réussite des étudiants, de construire un dispositif qui, du lycée à la fin de leurs études universitaires, va les aider à surmonter les obstacles qui gênent leur accès à la réussite. Cet objectif se traduit aujourd’hui par un plan d’actions, qui a été construit et sera mis en œuvre par de nombreux acteurs dans l’université. Ce plan a obtenu le soutien de l’Idex, et les financements qui vont avec.

Ces obstacles, quels sont-ils ?
Justement, c’est la première question à laquelle le plan va s’efforcer de répondre. Intuitivement, par nos contacts avec les étudiants, nous savons qu’il y a un panel de raisons et des situations très diverses qui expliquent cette difficulté à passer le cap de la première année à l’université : cela peut-être une erreur d’orientation, un choix d’études par défaut, des difficultés méthodologiques (prise de notes, organisation du travail personnel), l’engagement dans des études pour lesquelles on n’a pas les prérequis nécessaires. Ou bien tout simplement, le fait de se sentir complètement perdu à l’université, après des années de lycée très encadrées. La marche à monter est énorme pour certains étudiants.
Ce qu’on ne sait pas aujourd’hui, c’est l’importance relative de ces causes dans l’échec. On a très peu de données, par exemple, sur les 46% d’étudiants qui abandonnent au cours de la première année et ne se présentent pas aux examens. Nous allons donc commencer par lancer des enquêtes auprès de ces populations d’étudiants pour essayer de comprendre, de cerner plus précisément leurs difficultés, afin de mieux les aider et d’affiner les actions définies dans le plan.

Justement, vous proposez d’ores et déjà une série d’actions concrètes, quelles sont-elles ?
Ce sont des actions dont nous sommes sûrs qu’elles vont forcément dans le bon sens : par exemple, mieux informer les aspirants-étudiants sur les formations elles-mêmes, sur la vie étudiante, sur les débouchés, les métiers, participe à éviter la multiplication des abandons pour mauvaise orientation. De même, nous devons renforcer nos liens avec les lycées. Nous y travaillons depuis de nombreuses années, notamment l’Espace avenir, mais il faut aller encore plus loin, travailler sur le lien entre les enseignants du secondaire et du supérieur pour faciliter le passage de cette fameuse marche entre lycée et université. Développer la démarche d’accueil des premières années, notamment au niveau des composantes, renforcer les dispositifs d’accompagnement de ceux qui rencontrent des difficultés, et cela, le plus tôt possible dans l’année universitaire, apporter un soutien méthodologique si nécessaire, mettre en place une réorientation et apprendre aux étudiants qu’on peut tirer profit de ses erreurs, voire de ses échecs, pour avancer dans son projet professionnel et aussi dans la vie…
Nous avons également prévu de travailler à l’amélioration de la qualité de nos formations. Les financements Idex nous permettront notamment de prendre en charge une aide aux composantes pour lever des difficultés pointées par les étudiants dans les campagnes d’évaluation des formations.

Et pour mettre en œuvre ce plan ambitieux, quels seront les moyens alloués ?
L’Idex a débloqué un budget de 370 000 euros sur la période qui va de septembre prochain à juin 2016. Nous allons embaucher deux ingénieurs d’étude pour la durée du projet. Ils viendront en accompagnement des nombreux services concernés par le plan, et notamment l’Espace avenir qui se trouve, de fait, au cœur du dispositif et fait d’ailleurs déjà beaucoup de choses pour informer, orienter et accompagner les étudiants.
Bien sûr, nous engageons une démarche à long terme dont les effets ne seront pas immédiats, et pas forcément faciles à mesurer. Nous avons néanmoins prévu des indicateurs de suivi de nos actions, et nous espérons voir évoluer les taux de décrochages et de réussite dans le bon sens.
Personnellement, je vois aussi dans ce plan une opportunité de faire bouger les mentalités. Je me réjouis que la réussite étudiante devienne vraiment une préoccupation partagée. C’est un enjeu central à l’université, qui peut même influer sur son attractivité : une université où les étudiants sont particulièrement bien accueillis, accompagnés, motivés, qui par conséquent réussissent mieux, c’est plutôt attirant…

Propos recueillis par Caroline Laplane

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La BNU de Strasbourg peaufine sa métamorphose

Démarré en janvier 2011, le chantier de rénovation du bâtiment République de la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg s’est achevé fin mai 2014. Depuis, les opérations de retour des collections et d’installation des équipements ont été lancées pour une réouverture au public prévue mi-novembre 2014. 

Si la rénovation des espaces intérieurs de la BNU est aujourd’hui achevée, il s’agit maintenant de les réaménager et surtout de réinstaller les collections déménagées sur divers sites pendant les travaux. « Nous avons débuté ces opérations le 26 mai dernier ; six mois seront nécessaires pour le déménagement », indique Albert Poirot, administrateur de la BNU. Si l’emprunt des documents délocalisés à Entzheim sera sans doute interrompu quelques temps pendant cette période, les usagers devraient de suite oublier ce désagrément en découvrant la BNU nouvelle version à sa réouverture mi-novembre.
« L’entrée, construite en prisme grâce à des vitres sérigraphiées, conduit à l’escalier monumental inondé de lumière grâce au dôme, explique Albert Poirot. L’architecte, l’agence Nicolas Michelin & associés, a ainsi souhaité créer un genre de parcours initiatique, comme une allégorie de la connaissance : plus on monte vers la lumière, plus on se rapproche du savoir. » Si seules les personnes disposant d’une carte de lecteur pourront accéder aux quatre plateaux de lecture construits autour de ce puits de lumière, le grand public n’a pas été oublié. « Nous ne souhaitions pas confiner l’établissement mais plutôt l’ouvrir au plus grand nombre. C’est pour cela que toute personne pourra venir jusqu’au pied de l’escalier, manger à la cafétéria ou voir les expositions. Nous organiserons aussi des visites de la bibliothèque. » 

De nombreuses nouveautés 

Si les travaux de rénovation répondaient dans un premier temps à la mise en sécurité des lieux, les objectifs du chantier vont bien au-delà. « Grâce à ce projet, nous pouvons donner plus de places aux ouvrages et aux lecteurs. Nous proposerons aussi de meilleurs prestations de conservation – grâce notamment à la géothermie et l’usage modéré de la climatisation – et une mise en valeur du patrimoine », confie Albert Poirot. La BNU offrira également de nouveaux outils pour l’action culturelle notamment une salle d’expositions de 500 mètres carrés et un auditorium de 146 places « pour diffuser et vulgariser la pensée universitaire ».
Autre nouveauté,  grâce notamment à une aide financière de l’Université de Strasbourg, la BNU ouvrira le dimanche de 14 h à 22 h en plus des horaires habituels soit du lundi au samedi de 10 h à 22 h. « Il s’agit de répondre aux besoins des étudiants et de garantir une meilleure visibilité aux futures expositions », précise Albert Poirot. Le service de prêt sera automatisé au maximum avec notamment l’installation d’un robot avenue Victor-Schoelcher pour permettre le retour des ouvrages 24h/24h, toujours dans le souci de se mettre au service du public.

La BNU nouvelle en quelques chiffres

  • Une surface de 30 000 mètres carrés permettant d’accueillir 81 kilomètres linéaires de rayonnages sur trois sites (République, Joffre et Fischart)
  • 150 000 documents en libre accès (contre 35 000 auparavant)
  • 660 places de travail en salle de lecture toutes câblées pour accès internet et équipées de prises pour ordinateur personnel ; 910 places assises au total, dont 32 places mobiles.

Floriane Andrey

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La BNU nouvelle en images

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Une convention d’association signée entre l’université et la BNU

Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg (Unistra), et Albert Poirot, administrateur de la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg, ont signé, mardi 17 juin 2014, la convention d’association qui consolide leur coopération dans le domaine de la documentation en faveur de la recherche et qui développe une offre de services renouvelée et inventive à destination de l’ensemble des publics dans le cadre du contrat de site.

Cette association est centrée sur la coopération scientifique et documentaire, l’accessibilité des ressources pour les lecteurs, mais aussi la concertation en matière de politique d’accueil des publics, la coordination des actions de valorisation des fonds patrimoniaux (expositions, publications, programmes de numérisation) ou encore le rapprochement des personnels dans la réalisation de projets communs. Par ailleurs, une annexe financière fixe les modalités de la contribution annuelle de l’Unistra au fonctionnement de la BNU et prévoit des contributions complémentaires pour soutenir l’ouverture dominicale et l’emploi d’étudiants.
La présente convention donne un cadre officiel et amplifie une coopération déjà riche. Elle renforce le rayonnement national et international des deux établissements, particulièrement dans le domaine des sciences humaines et sociales, et celui du site universitaire de Strasbourg tout entier.

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La Maison pour la science d’Alsace remet ses premières attestations de suivi de formation

Les premières attestations de suivi de la formation de formateur de la Maison pour la science en Alsace (MSA) ont été remises lundi 16 juin à la première promotion de formateurs. Ces derniers issus de l’école maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur ont reçu leur attestation en présence de Jean-Jacques Goujeon, recteur de l’académie de Strasbourg et chancelier des universités, Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg, Eric Westhof, représentant de l’Académie des sciences, et Mélodie Faury, directrice de la Maison pour la science en Alsace.