Recherche et valorisation
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Comment les arbres transpirent-ils en milieu urbain ?

Pourquoi une pelouse des jardins historiques derrière le Palais U est-elle entourée de grillages ? Pourquoi des câbles sont-ils attachés sur les troncs de six arbres emprisonnés dans cet enclos ? À quoi sert le mât télescopique qui trône au centre de cet espace ? Début de réponses sur ces expériences de l’équipe Télédétection, radiométrie et imagerie optique (Trio) du laboratoire ICube, par Georges Najjar, maître de conférences de l'Université de Strasbourg et responsable scientifique du projet.

Selon l’affiche sur le grillage qui entoure un bout de gazon derrière le Palais universitaire de Strasbourg, une étude de la bioclimatologie devra établir dans quelles mesures les interactions entre un arbre et le milieu urbain modifient le comportement du végétal. Georges Najjar, membre de l’équipe Trio du laboratoire ICube (Université de Strasbourg/Insa), explique que ces expériences font partie d’un projet plus global à Strasbourg et alentours comprenant 23 sites de mesures. L’idée lui en ait venu lorsqu’il a quitté les sites des Vosges où il mesurait la transpiration des arbres. Il s’est rendu compte qu’il n’existait que très peu de travaux scientifiques sur la végétation à l’intérieur des villes. « Pour l’instant, on applique le modèle de la végétation naturelle constaté en forêt et on suppose que le comportement est identique en milieu urbain. »

La méthode de flux de sève

Un échantillon de six arbres représentatifs a donc été sélectionné dans les jardins historiques. Des capteurs y ont été posés pour mesurer le flux de sève, selon la méthode d’André Granier de l’Inra de Nancy, qui permet de connaître le volume d’eau que l’arbre puise dans le sol grâce à ses racines et rejette dans l’air par ses feuilles. D’autres instruments déterminent le profil thermique de l’humidité dans le sol. Quant au mât télescopique, un capteur mesure, à 15 et 30 mètres, la quantité de vapeur d’eau dégagée dans l’air et le flux de l’échauffement de la masse d’air.
Ces expériences continueront jusqu’en 2015 et permettront ainsi de moissonner assez de données pour générer un modèle mathématique. Ces recherches sont menées en collaboration avec l'équipe Piaf de l'Inra de Clermont-Ferrand, l'Association pour la surveillance et l’étude de la pollution atmosphérique en Alsace (Aspa) et les services des espaces verts de l’Université de Strasbourg et de la Communauté urbaine de Strasbourg. Ces études intéressent divers organismes de recherche et notamment Météo France.

Fanny Del

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Labex Transplantex : empêcher le rejet de greffes

L'inauguration du laboratoire d'excellence (Labex) Transplantex le 12 septembre dernier est l'occasion de faire le point sur les enjeux scientifiques et sociétaux des travaux de recherche de ce laboratoire.

Transplantex est l’unique Labex français en rapport direct et exclusif avec la greffe d’organes et de tissus. Doté de 5,5 millions d'euros sur huit ans, il a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans les processus de rejet des greffes d’organes, notamment rénales, cardiaques, pulmonaires, pancréatiques. « En effet, si l’on sait empêcher le rejet immédiat du greffon par l’organisme, nous sommes encore démunis face au rejet chronique qui peut se déclencher parfois plusieurs années après la greffe, souligne le professeur Seiamak Bahram1,  directeur du Labex. Notre objectif est donc de comprendre pourquoi et comment cela arrive pour l’empêcher. » Autre angle d’étude : la réaction d’attaque du greffon contre l’hôte lors des greffes de moelle osseuse ou de cellules souches sanguines, visant in fine l’amélioration de la survie du greffon et le parcours sans complication du patient greffé.

Développer des outils de diagnostic, pronostics et thérapeutiques innovants

« Concrètement, nous décryptons et comparons les profils d’expression des gènes ou des protéines de tous les patients confrontés à un rejet de greffe, pour essayer d’identifier les molécules impliquées dans ce processus », explique Seiamak Bahram. Cela est rendu possible grâce à l’expertise des chercheurs dans l’utilisation de technologies haut-débit2 pour "décrypter" le génome et les protéines en passant par les ARN, mais aussi dans l’analyse et l’interprétation de la masse de données ainsi générées. « La force de Transplantex réside bien sûr dans sa dimension internationale et multidisciplinaire qui permet de réunir des données et des compétences complémentaires aussi bien en clinique qu’en biostatistiques ou bioinformatiques, etc. », conclut le professeur Bahram. Le projet permettra ainsi il l’espère le développement d’outils de diagnostic, pronostics et thérapeutiques innovants. Transplantex est d’ailleurs déjà résolument tourné vers le développement industriel puisque des partenaires privés sont d’ores et déjà impliqués dans le projet.

Anne-Isabelle Bischoff

1directeur du Laboratoire d'Immunorhumatologie moléculaire, UMR_S1109 (Inserm/Unistra)

2 technologies haut débit de génomiques, protéomiques et transcriptomiques

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SUMO, poids lourd du contrôle de la prolifération cellulaire

Une fois synthétisées au cœur de la cellule, les protéines ne sont pas au bout de leur voyage. Elles sont soumises à de nombreuses modifications dites « post-traductionnelles », qui permettent de moduler leur activité par l'ajout de petites molécules sur leur chaîne d'acides aminés. La sumoylation est l'une de ces modifications. Elle consiste en l'ajout d'une petite molécule de la famille SUMO. De nombreux facteurs de transcription, les protéines qui se fixent à l'ADN et contrôlent ainsi l'expression des gènes, sont modifiés par sumoylation.
Des chercheurs de l'IGBMC et de l'Institut Pasteur* ont montré que la sumoylation des facteurs de transcription intervient notamment dans la division cellulaire et permet en particulier de contrôler la prolifération des cellules. Ces résultats constituent une avancée significative dans la compréhension des mécanismes mis en jeu dans le vieillissement cellulaire et le processus de sumoylation en lui-même.

* Les équipes d'Irwin Davidson à l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université de Strasbourg/Inserm) et d'Anne Dejean au laboratoire Organisation nucléaire et oncogenèse (Inserm/Institut Pasteur).

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Un éclairage sur la dispersion de l'arsenic en Méditerranée

L'analyse métagénomique de sédiments marins a révélé comment le métabolisme microbien affecte la dispersion de l'arsenic dans différents ports de la Méditerranée.

Les micro-organismes qui résident dans les sédiments jouent un rôle crucial dans les cycles biogéochimiques et ont certainement une forte influence sur celui de l'arsenic, un métalloïde responsable de graves pollutions de l'eau et présentant des risques de santé majeurs pour les populations humaines.
L'équipe de Philippe Bertin* et ses collaborateurs ont réalisé une étude métagénomique sur les sédiments de deux ports français de la côte méditerranéenne, l'Estaque et Saint Mandrier. Le premier site est fortement pollué par l'arsenic et des métaux lourds, alors que la concentration en arsenic du second site se situe en-dessous des niveaux de toxicité. L'objectif de cette étude était d'élucider l'impact potentiel de la communauté microbienne sur les paramètres géochimiques précédemment relevés sur ces deux sites.

*Génétique moléculaire, génomique et microbiologie (GMGM) - UMR7156 CNRS/Université de Strasbourg

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Bourses Fulbright : des séjours aux États-Unis pour les chercheurs alsaciens

La Commission franco-américaine vient de lancer un appel à candidatures permettant à des chercheurs alsaciens d’aller se former dans un laboratoire des États-Unis en 2014 (12 mois maximum). Depuis 2004, la Région Alsace et la Commission franco-américaine ont conclu un accord instituant la création du programme Alsace – Fulbright qui finance des recherches de haut niveau pour des chercheurs américains désireux de se rendre dans les laboratoires alsaciens et pour des chercheurs alsaciens souhaitant développer des coopérations avec leurs homologues américains.

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  • Date limite de dépôt des dossiers : 1er février 2014

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Cercle Gutenberg : prix Guy-Ourisson 2013

Le Cercle Gutenberg attribuera pour la sixième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.

Le Cercle Gutenberg a rassemblé des fonds provenant d'entreprises et de particuliers ainsi que des collectivités locales alsaciennes afin d'attribuer le prix Guy-Ourisson à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles. 
De plus, cette année, comme les deux années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg a demandé au Cercle Gutenberg de sélectionner, selon les mêmes critères que ceux du prix Guy-Ourisson, un jeune chercheur à qui elle accordera un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros. L'appel lancé pour doter le prix Guy-Ourisson et la charte du prix Guy-Ourisson s’applique également au prix Fondation Université de Strasbourg.
Les jeunes chercheurs intéressés doivent faire parvenir au Cercle Gutenberg, avant le 1er octobre 2013, un dossier de candidature comprenant leur CV, un descriptif de leurs principales réalisations rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de leurs publications en indiquant les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche auquel les candidats vont se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Le lauréat sera désigné au cours du mois de novembre 2013 et pourra disposer des fonds en janvier 2014.