Recherche et valorisation
Recherche et valorisation

Le regard des sociologues pour mieux planifier l’utilisation des énergies renouvelables

2012 : Année internationale de l’énergie durable pour tous

Optimiser la production ou l’exploitation des sources d’énergies renouvelables, rationnaliser leur distribution et leur utilisation : tels sont les enjeux des nombreux projets de recherche menés à l’université que ce soit en chimie, mais aussi dans le domaine des sciences sociales.

Depuis cet été, des sociologues du Centre de recherche et d’étude en sciences sociales (Cress)1 sont impliqués dans la mise au point d’un outil de planification pour l’aménagement des énergies renouvelables. Ce projet baptisé PLAN-ER est l’un des sept lauréats du premier appel à projets Offensive sciences (voir L’Actu n°62). Sa finalité est de développer un outil de planification capable d’établir des scenarii d’utilisation idéale des énergies renouvelables dans la région métropolitaine du Rhin supérieur (RMT). Cet outil informatique mis en place sur la base des systèmes d’informations géographiques (Sig), grâce aux compétences complémentaires de chercheurs du Live2 autour de Christiane Weber, sera un véritable outil d’aide à la décision, et aidera ainsi les pouvoirs publics locaux à faire avancer la transition énergétique de la région.
« L’originalité de ce projet de recherche réside dans son interdisciplinarité et dans les critères pris en compte pour développer un outil pertinent », souligne Philippe Hamman3. En effet, grâce aux regards croisés de sociologues et de géographes, cet outil intègrera à la fois des données géographiques, les potentiels techniques existants pour les différents types d’énergies renouvelables, le niveau d’acceptation de chacune et les aspects socio-économiques liés à leur exploitation.

Mesurer l'acceptation sociale des énergies renouvelables


« Notre équipe se penchera sur la question de l’acceptation par la population des différents types d’énergie renouvelable à travers des enquêtes de terrain »
, commente Philippe Hamman. Il s’agira de déterminer si l’une des cinq énergies renouvelables – biomasse, géothermie, solaire, hydraulique, éolien - semble plus acceptable qu’une autre aux yeux de différents groupes de population, en fonction de différents critères comme leur lieu de résidence, etc. « Par exemple, un type d’énergie est-il mieux accepté s’il existe des dispositifs dits clefs en main comme des panneaux solaires, ou si l’on habite à proximité de dispositifs intégrés dans le réseau de distribution d’énergie, comme un parc éolien. Au contraire, ne faut-il pas mieux que les utilisateurs puissent s’approprier les dispositifs proposés pour une consommation endogène », illustre le chercheur.
Deux vagues d’entretiens sont programmées en 2013 et 2014, afin de diversifier suffisamment les témoignages recueillis et être transversal, mais également pour avoir la possibilité de revoir certains acteurs et tester l’évolution des modes de pensées dans le temps. De nombreux partenaires publics, décideurs ou financeurs mais également des fournisseurs d’énergie attendent avec impatience ces données et l’outil de planification qui en découlera, pour les accompagner dans la mise en place d’une politique énergétique durable.

Anne-Isabelle Bischoff


1 Guillaume Christen, Isabelle Hajek, Philippe Hammam et Maurice Wintz

2 Laboratoire image, ville et environnement - EA 4382
3 Professeur de sociologie de l’Université de Strasbourg, Directeur du Cress - EA 1334

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Chimie de la douleur

15 octobre : Journée mondiale de lutte contre la douleur

Aujourd’hui, une personne sur cinq souffre de douleurs chroniques modérées à fortes, et une personne sur quatre rapporte que la douleur perturbe ses relations avec sa famille et ses amis1. Face à ce problème majeur de santé publique, Jean-Jacques Bourguignon et son équipe de pharmacochimistes2 travaillent à l’élaboration d’outils pharmacologiques et thérapeutiques pour mieux comprendre et traiter la douleur.

« Notre cœur de métier est la conception, la synthèse et l'optimisation structurale de molécules que nous mettons à la disposition des biologistes avec lesquels nous collaborons », explique Jean-Jacques Bourguignon. L’objectif est soit de mieux comprendre au niveau moléculaire et cellulaire les mécanismes impliqués dans la modulation du signal nociceptif (douleur) ; soit de développer de nouvelles approches thérapeutiques pour le traitement de la douleur. Depuis le début de sa carrière, Jean-Jacques Bourguignon attache une grande importance à l’interdisciplinarité et aux opportunités que cela a pu lui apporter. Après une thèse en physicochimie des polymères, il a intégré une équipe de pharmacochimistes et a participé à l’aventure du centre de neurochimie de 1980 à 1995, où se côtoyaient chimistes, physiologistes, biologistes, etc. C’est d’ailleurs là qu’il s’est intéressé à la question de la douleur. Depuis, son intérêt croissant pour la thématique a motivé plusieurs de ses projets de recherche collaborative. « Rien de plus important également que le réseau ! À Strasbourg, chimistes, biologistes et cliniciens forment un « club » dédié à la douleur », s’enthousiasme le sexagénaire.

Des molécules pour contrecarrer l'hyperalgésie induite par les opiacés


Depuis 2008, les travaux du laboratoire de la Faculté de pharmacie dans le domaine connaissent un nouvel essor. « La douleur permet d’informer l’organisme de l’existence d’un traumatisme ou d’une maladie », explique Jean-Jacques Bourguignon, « Ce processus normal devient un problème lorsqu’il s’installe de manière récurrente et que rien ne l’atténue, ou pire qu’il s’intensifie en réponse aux traitements ». C’est le cas par exemple lors d’une utilisation répétée et prolongée de morphine ou d’autres opiacés. Une hyperalgésie survient progressivement atténuant les effets analgésiques des médicaments, et imposant d’augmenter les doses de médicament. Au niveau moléculaire, ces phénomènes sont notamment liés à l’activation des récepteurs du neuropeptide FF (NPFF) par leur ligand endogène. L’une des approches de Jean-Jacques Bourguignon et de ses collaborateurs repose sur l’utilisation d’antagonistes de ces récepteurs du NPFF, afin de bloquer l’hyperalgésie induite. À l’heure actuelle, un effet anti-hyperalgésique a été observé in vivo, avec une dizaine de molécules de structures chimiques différentes4. Ces molécules sont soit imaginées et synthétisées directement par les chimistes, soit issues de la pharmacopée existante. « Une de nos stratégies est de repositionner des médicaments existants pour de nouvelles indications thérapeutiques », explique le chercheur. « Par exemple des molécules sorties du marché car jugées inefficaces dans les indications visées par l’industriel, ou des molécules en fin d’exploitation, etc. ». L’intérêt de cette stratégie est d’avoir immédiatement des molécules « sûres », non toxiques pour l’organisme. De quoi peut-être attirer les industries pharmaceutiques… En tout cas, Jean-Jacques Bourguignon lui garde toujours en tête l’idée de se lancer à nouveau dans l’aventure de la création d’entreprise.

Anne-Isabelle Bischoff


1 Source des données : Association internationale pour l'étude de la douleur (IASP) et Fédération européenne des sections locales de l'IASP (Épic)
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2 Équipe « Amidines endogènes et synthétiques » au Laboratoire d’innovation thérapeutique (LIT – UMR 7200)
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3 Collaboration avec Frédéric Simonin, Phénopro, ANS (Clermont Ferrand), projet labellisé Pharmadol
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4 Jean-Jacques Bourguignon avait déjà participé à la création de Neuro 3D en 2000.

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La Satt Conectus Alsace signe un partenariat avec une société de capital-risque

Le 4 octobre 2012, Kurma Life Sciences Partners, société de capital-risque spécialiste de la santé et des biotechnologies, et la Satt Conectus Alsace (Société d’accélération du transfert de technologies) ont signé un accord de partenariat, pionnier dans son genre.

L'objectif des partenaires : accélérer la création d'entreprises issues de la recherche publique. « Cette collaboration permettra de créer en région des entreprises mieux et plus rapidement financées, reposant sur des actifs technologiques plus solides », selon Nicolas Carboni, président de la Satt Conectus Alsace. Au travers de cette collaboration, Kurma Life Sciences Partners et la Satt Conectus Alsace vont mettre en commun, moyens et compétences pour identifier les projets les plus prometteurs en vue de la création d’une start-up, définir les programmes de travail à mettre en œuvre pour accélérer la valorisation de ces actifs et faciliter la première levée de fonds de la start-up, et investir dans la maturation de ces projets, puis dans les start-up créées au terme de ces projets de maturation.

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Fonds d'investissement Conectus Alsace : dernier lauréat

Lauréat du troisième appel à projet, le projet OneagainstS100b devrait amener de nouveaux traitements de l'hyperventilation. 
Il bénéficiera d'un investissement de 250 000 € sur une période de 18 mois.

Ce projet présenté par Yann Hérault, directeur de recherche au sein du Département de médecine translationnelle & neurogénétiquede l’IGBMC (UMR 7199 CNRS/Unistra/Inserm), porte sur la mise au point d’un anticorps monoclonal capable de neutraliser la protéine S100B, impliquée dans le contrôle de la réponse respiratoire dans les cas d’asthmes sévères ou de Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Les pathologies respiratoires représentent une charge importante pour la société. En effet, on estime que le BPCO sera la troisième ou quatrième cause de mortalité dans le monde d'ici à 2030 et l'asthme avec 300 millions de personnes touchées est l'une des maladies chroniques les plus répandues. 
À l’aide du Fonds d’investissement dans la maturation de projets innovants de la Satt Conectus Alsace, l’équipe de Yann Hérault pourra tester l’efficacité in vivo de cet anticorps monoclonal sur des modèles murins de pathologies respiratoires et valider son innocuité pour différentes stratégies de traitement, préventif ou curatif. Cette étape franchie, l’équipe approchera des partenaires privés afin de passer à une phase d’essais cliniques chez l’homme.

Pour en savoir plus sur le fonds d'investissement dans la maturation de projets innovants :

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Université ouverte des humanités - appel à projets automne 2012

Logo de l'UOH

L'Université ouverte des humanités (UOH), l’université numérique thématique consacrée aux sciences humaines, sciences sociales, lettres, langues et arts, fait évoluer son appel à projets pour mieux répondre à la demande des étudiants et des enseignants.
Pour favoriser une meilleure réussite des étudiants et contribuer au développement de l’université numérique française, l’UOH offre sur son portail librement accessible des contenus pédagogiques validés scientifiquement, pédagogiquement et techniquement : texte, audio, vidéo, multimédia, etc. Les ressources proposées sont des compléments et/ou des supports aux cours en présentiel qui permettent la diversification des modes de transmission des connaissances et offrent la possibilité à tous les établissements supérieurs de construire des stratégies d'enseignement s'ils le désirent.